Logiciels MES et ERP, une synergie industrielle

Focus technique

Quand MES et ERP se rencontrent, ou l’alliance gagnante de l’Industrie 4.0

Au cours du webinar « Complémentarité entre ERP et MES » que nous avons co-animé avec notre partenaire TVH Consulting le 23 janvier dernier, nous avons pu échanger avec les participants et répondre à leurs questions. La pertinence de ces interrogations nous a conduit à rédiger cet article afin de partager ce dialogue avec le plus grand nombre.

TVH Consulting et Creative IT approfondissent ensemble la complémentarité entre logiciel MES et ERP et mettent l’innovation au cœur des usines.

De nombreux logiciels MES disposent d’un périmètre fonctionnel très large qui permet de réaliser le suivi des OF, les contrôles qualité, le suivi des en-cours et toutes les autres fonctions de gestion industrielle. De ce fait l’ERP n’est plus un outil incontournable dans l’atelier. L’ERP va transmettre les données essentielles au MES (OF, gammes …), laisser le MES assurer le suivi de production puis recevoir en fin d’opération les données terrains (quantités, temps passés …).

A l’inverse, il est vrai qu’une entreprise industrielle qui a construit son MES ou simili MES à partir d’outils divers et variés (applications spécifiques, tableaux Excel,  …) conservera des écrans ERP en atelier pour assurer la cohérence des informations (diffusion du planning des OF, démarrage et clôture des OF, saisie des quantités produites …).

L’interfaçage bidirectionnel de l’ERP et du MES est souhaitable. Mais nous avons rencontré des cas où, pour une raison technique, l’interface n’était possible que dans le sens ERP vers MES obligeant les utilisateurs à saisir dans l’ERP les données terrain. Cela est bien sûr frustrant mais pas bloquant.

Nous avons également quelque cas où ERP et MES ne sont pas du tout interfacés. C’est le cas lorsque l’équipe DSI du client n’a plus de disponibilité à court terme pour prendre en charge la réalisation des interfaces. C’est également le cas de clients qui ont programmé un changement d’ERP dans les 12 à 18 mois et qui ne veulent pas réaliser ces interfaces provisoires. Dans ce schéma là, il faut donc créer les « master data » (gammes, nomenclatures, postes de charge …) dans le MES, créer les OF dans le MES, suivre les stocks ateliers dans le MES.

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Dans la mesure où l’ERP aura du mal à gérer un suivi de production complexe en temps réel, il y a donc forcément un deuxième logiciel pour le suivi de production. Les interfaces automatiques et bidirectionnelles entre ERP et MES permettent justement de ne pas multiplier les temps et coûts de saisie et re saisie d’informations. On ne parle donc pas de chevauchement ou de recouvrement puisque chaque outil joue son rôle : l’ERP est souvent l’outil maitre de définition des données et le MES l’outil esclave.

Si on reprend la question et l’exemple de la gestion des OF, on peut dire que l’ERP assure la création des OF, associant la gamme et la nomenclature ; puis que l’interface va transmettre ces informations au MES afin qu’il n’y ait aucune re saisie ; que le MES va prendre en compte les règles de gestion terrain pour rendre l’OF exécutable par les équipes de production (par exemple scinder un OF de 100 pièces en 10 OF de 10 pièces), lui associer des contrôles qualité à réaliser (par exemple les contrôles à réaliser pendant le réglage, les contrôles à effectuer toutes les x pièces), des compétences nécessaires (l’opérateur qui démarre l’opération de gamme doit avoir les habilitations et compétences correspondantes), les paramètres process (temps de pause entre deux opérations, vitesse de broyage …).

Il est certain que le client qui a déjà acquis les licences des modules de gestion de production de l’ERP devra également acquérir les licences des modules de suivi d’OF du MES. Mais le coût est dans tous les cas inférieur aux développements que certains clients doivent réaliser pour adapter leur ERP aux process de production.

Cette intégration harmonieuse entre le logiciel MES Qubes et d’autres logiciels clés permet aux entreprises d’optimiser leurs opérations de conception, de planification, de production et de maintenance. Elle offre une continuité numérique sans faille, permettant aux équipes de travailler de manière plus étroite et efficace tout en réduisant les coûts opérationnels et en améliorant la performance industrielle.

Le logiciel APS (ou ordonnancement pour simplifier) est nécessaire lorsque les règles d’ordonnancement de la production sont complexes : capacité finie, contraintes sur les enchainements d’OF (et notamment les temps de réglages longs dont il faut éviter la multiplication), disponibilité des équipes, niveau de stock … Cette question est à traiter au cas par cas selon les possibilités de planification et ordonnancement de l’ERP et celles du MES.

La réponse varie selon le service concerné car pour ce qui est de la qualité, si le plan de contrôle qualité et les auto-contrôles sont gérés par le MES alors il n’est plus besoin de maitriser l’ERP. Pour le service méthodes il y a deux cas de figure.

Dans un premier cas, si l’ERP est capable de gérer des gammes de façon fine et de les transmettre telles quelles au MES alors le service méthodes n’aura pas à maitriser le MES. Cependant si pour une raison interne, l’entreprise a décidé de se limiter dans l’ERP à une gamme très macro alors le service méthodes devra pouvoir gérer cette gamme macro dans l’ERP puis venir dans le MES pour spécifier une gamme détaillée, exécutable en atelier.

Certains MES comme Qubes proposent une architecture avec une base centrale pour héberger le Core Model MES ainsi que les données communes de l’ensemble des usines (traçabilité inter-sites, indicateurs globaux …) et une base par site pour assurer l’exécution et le stockage de données. L’ERP sera interfacé uniquement avec la base centrale du MES qui à son tour assurera le dispatch des OF auprès de chacune des bases sites. Pour la remontée des données du MES vers l’ERP nous avons les deux cas de figure : soit le MES remonte les données de chaque site de manière indépendante, soit le MES central agrège les données provenant des bases sites et ne remonte qu’un flux à l’ERP.

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